Réflexions sur l’épidémie de Covid-19
Au moment où j’écris ces lignes, après la Chine et l’Asie, le Covid-19 déferle sur l’Europe et l’Amérique du Nord. Toutes les régions du monde sont concernées. Mais, pour une fois, à ce jour, l’Afrique Subsaharienne n’est pas en première ligne. Nous sommes dans une situation totalement inédite, à l’inverse des dernières épidémies, VIH/SIDA et Ébola, qui ont sévi récemment.
On sait que cette épidémie hors normes a débuté en Chine. Si elle a pris une telle ampleur, le gouvernement chinois en porte une large responsabilité. Alors que l’épidémie a commencé en décembre, en ne l’officialisant que fin janvier, le gouvernement chinois a retardé d’un mois la prise de conscience du danger qui guettait le reste du monde. L’annonce dès janvier de l’existence d’une épidémie d’importance en Chine aurait permis aux différents pays de prendre des décisions adaptées plus précocement. De ce fait l’ampleur de l’épidémie aurait certainement été tout autre !
À ce jour, je dis bien « à ce jour », le Covid-19 n’a que très légèrement touché l’Afrique Subsaharienne, cf l’image illustrant cet éditorial. La différence actuelle de niveau d’épidémie entre les pays du Nord et l’Afrique Subsaharienne va-t-elle durer ? Là est la question. Actuellement il est impossible affirmer que cette différence va persister mais on ne peut pas l’écarter. Quelques éléments, telle la faible augmentation du nombre de décès, permettent d’étayer cet espoir. Seul l’avenir nous dira s’il était justifié. Si l’Afrique Subsaharienne était touchée au même niveau que l’Europe, ce serait une très lourde épreuve pour elle. Dieu sait si l’Afrique en a déjà subi de nombreuses !!
Le premier cas d’infection par le Covid-19 identifié au Togo l’a été le 6 mars, le suivant le 20 mars et, au 30 mars, ils étaient 30. A cette dernière date, un seul décès survenu le 27 mars est à déplorer. La possibilité de réalisation de tests étant restreinte, le nombre de décès reste le seul indicateur fiable de suivi en Afrique de l’Ouest. Sur cette base, l’épidémie, à ce jour, semble de faible ampleur. Mais la situation en Europe et aux États-Unis fait craindre à nos amis du CMS Saint-Luc de Tchannadè que cette vague épidémique touche aussi le Togo. Grâce à WhatsApp, et aussi par mail, nous suivons avec eux l’évolution de la situation. A partir de la rubrique « liens intéressants » au bas de la page « Actualités », les principaux sites que nous utilisons pour cette surveillance peuvent être consultés.
En ce début de l’année, une première mission a eu lieu en février au CMS Saint-Luc de Tchannadè. A sa suite, début mars, une dermatologue d’Orléans, Florence Dupuis-Fourdan est partie au CMS Saint-Luc. Mais, suite à l’annonce de la suspension des liaisons aériennes, Florence a dû se résoudre à écourter la seconde semaine de son séjour. Son rapport de mission aura certainement une touche toute particulière !
Pour 2020, d’autres missions sont programmées au CMS Saint-Luc : en juillet-août des étudiantes sages-femmes du CHRU de Tours accompagnées d’une infirmière, en octobre un dermatologue (Vincent Duliège), en décembre des étudiantes sages-femmes de l’hôpital Saint-Antoine de Paris. A la fin du mois d’avril, ou début mai, nous aurons plus d’éléments pour savoir si ces missions se feront. Il en est de même de notre Assemblée Générale, reportée au 27 juin. Nous sommes donc dans l’expectative.
Pour finir cet éditorial, ayons une pensée toute particulière pour tous les professionnels de santé en activité ainsi que les étudiants (notamment les étudiantes sages-femmes) de notre association, membres actifs, adhérents, sympathisants qui sont engagés dans la prise en charge des malades atteint par le Covid-19.
Nous sommes solidaires !
Apportons-leur notre soutien en appliquant avec rigueur les mesures barrières.
Frédéric et Marie-Christine Dubois